Tentative d'orientation

 

Emile

 

 

Couronne

 

 

Exil occidental

 

Confessions extatiques

 

 

Cafetière italienne

 

 

 

 

Logomachies c'est à l'évidence un rapport à la littérature. Un rapport d'amour-haine avec la littérature.

Maintenant si on me demande à quelle catégorie ces oeuvres appartiennent je dirais le dessin. C'est du dessin contemporain.


J'ai réalisé ma première logomachie avec l'ouvrage Walden de Thoreau. Cette oeuvre avait été une bible pour moi. Et puis un jour elle s'est tarie et ne me parlait plus. Alors, comme pour jouer cette relation à pile ou face, j'ai détaché une à une les pages du livre et je les ai collées sur le mur de mon atelier. "Walden ça fait 5 mètres carrés" a dit une voix iconoclaste en moi.


Ainsi notre relation s'est poursuivie et le collage est toujours là. J'ai pris le risque de sacrifier ce livre qui m'avait tant accompagné. Pour voir s'il avait encore quelque chose à me dire. Et j'ai vu. Les mois ont passé et j'ai saisi le pouvoir graphique de l'écrit, les modes selon lesquels il opère. Mis hors distance de lecture, placé à la distance d'une oeuvre picturale l'écrit perd son pouvoir premier, il quitte le territoire de la narration pour se transformer en graphisme, on y voit l'oeuvre du linotypiste. Ce faisant il n'est plus l'oeuvre singulière, le récit particulier, il se métamorphose en archétype de la littérature.


C'est ainsi que j'ai réalisé que cet élan ne consisterait pas à reproduire pareilles installations ni à exposer à la gloire de Walden. Pour le spectateur le nom du livre sacrifié n'était pas la question. Ce à quoi il assiste c'est à une mise en tension de la littérature.


Fallait-il pour autant reproduire un collage minimaliste comme celui de Walden ? Car cette approche est suffisante pour que s'opère la métamorphose, avec ce passage d'une lecture séquentielle à une vision simultanée qui fait toute la différence. Coller suffit. Mais rien n'empêche d'y ajouter une dose de chaos ainsi que des traces personnelles. D'y aller de ses propres encrages. J'en ai eu le désir. C'est ainsi que ont nées les Logomachies.